Sommes-nous dans une nouvelle ère, la révolution numérique ?
octobre 4, 2019Avec l’essor des nouvelles technologies qui bouleversent nos vies et qui sont sans cesse plus performantes et adoptées par le monde entier, on peut affirmer sans aucun doute, que la troisième révolution industrielle, celle du numérique, est en cours. De l’habitant lambda aux spécialistes d’un domaine précis, ces avancées sont à la base de changements profonds dans nos habitudes de tous les jours, tels que l’ont fait auparavant des inventions comme le métier à tisser, le train, l’eau courante ou encore l’électricité.
Comprendre la révolution numérique et ses enjeux
La révolution numérique peut être comparée à la révolution industrielle, parce qu’elle rend obsolètes les anciens systèmes de production et modes de pensée. Très efficace, le passage de la production artisanale à la production industrielle, avait permis une formidable création de richesses, le développement du salariat, l’augmentation de la classe moyenne, la naissance d’une société de masse (production, mais aussi consommation, média, démocratie). À son tour, la révolution numérique est en train de changer beaucoup de choses, en une seule génération.
Aujourd’hui, nous sommes les premières personnes impactées par cette transformation numérique, du fait qu’il est beaucoup plus facile de communiquer notamment grâce à l’internet, le Smartphone, les réseaux sociaux, de se cultiver (encyclopédies en ligne, médias et autres ressources accessibles sur internet), de consommer (réservation sur internet, achat en ligne) et même de se divertir (musique en streaming, les jeux vidéo, plateformes de films et séries à la demande, etc.).
Le numérique vient aussi bouleverser la production, la distribution, la gestion, la finance, le marketing et la communication : aucun domaine n’a été épargné. Sur le point de vue macroéconomique, tous les secteurs, à savoir l’industrie, la banque, la santé ou le tourisme, sont concernés. Désormais, même la traite des vaches et le conditionnement des packs de lait, sont automatisés par des programmes et des robots, sans parler du monde des médias incluant la presse, l’édition, la télévision, le cinéma et même les relations amoureuses avec l’avènement des sites de rencontre.
Basée sur des montagnes de données transmises grâce à internet et traitées (Big Data), la révolution numérique exerce cependant, trois effets radicalement différents de ceux engendrés par les vagues technologiques précédentes.
Le côté négatif de l’ère du numérique
Dans le monde du numérique, une loi principale est à l’œuvre selon Metcalfe, un informaticien américain : « l’utilité d’un réseau est proportionnelle au carré du nombre de ses utilisateurs. ». Plus il y a d’abonnés chez un opérateur mobile ou d’utilisateurs de Facebook par exemple, plus le réseau est utile. Plus il y a de recherches sur google, meilleurs seront les résultats de recherche. La qualité croit avec la taille. L’économie des plateformes devient donc le royaume des monopoles naturels, où le gagnant rafle toute la mise. Non en raison d’un comportement prédateur, mais à cause de caractéristiques de son activité. On voit ainsi Facebook et google, s’accaparant l’essentiel de la publicité en ligne (78 % en France et 90 % sur le mobile), quitte à occasionner des abus de position dominante, comme ceux évoqués par la Commission européenne chez Microsoft et Google.
Le développement de l’intelligence artificielle, la montée du numérique en entreprise et la disponibilité d’énormes masses de données, renforcent l’efficacité du travail intellectuel d’une certaine catégorie de personnes. Alors que la révolution industrielle avait réduit les différences au niveau de l’échelle sociale, la révolution numérique l’allonge. Les emplois intermédiaires se voient disparaître au profit des emplois très et peu qualifiés. La conséquence directe, est que la société se polarise et les inégalités s’accroissent.
Enfin, à la différence de la révolution industrielle, celle numérique, agit sur notre façon de penser et de percevoir le monde. La frontière existante entre la vie privée et la vie publique, n’est plus ce qu’elle était et l’intimité se retrouve menacée par des monopoles de plus en plus puissants.